Le visage est le foyer secret de l’être. Il permet d’identifier une personne, son identité. C’est un lieu très intime. Il est également le plus dissimulé : c’est le seul que nous ne verrons jamais en direct. Il est toujours donné par le détour d’une image, d’un miroir ou par le toucher.

La distinction individuelle de chaque visage en fait une valeur. Oublions les critères de beauté et de laideur que la société nous dicte et rétablissons une échelle humaine, bienveillante à l’égard des autres. « Dès lors qu’autrui me regarde, j’en suis responsable». Emmanuel Levinas (philosophe).

Posez-vous quelques questions :

  • Quelles sont vos premières impressions devant un visage ?
  • Quels sont vos critères d’attirance pour un visage ?
  • Quels sont vos critères de beauté et de laideur ?

Le jugement positif sur son visage est un des éléments de l’estime de soi. Chez les adolescents, la crainte de la laideur est liée à la crainte du regard de l’autre, de la non-appartenance à un groupe. La fragilité de leur position retentit sur la perception qu’ils ont de leur image.

Le visage est un point de rencontre entre notre patrimoine génétique, notre hérédité et le milieu dans lequel nous sommes nés, dans lequel nous évoluons, l’ambiance climatique, nourricière, affective et évolutive. Le libre-arbitre développé en fonction de chacun intervient également dans le choix de notre voie.

Chaque visage est unique : dans la vie d’une personne, sa physionomie évolue et beaucoup de « frimousses » se succèdent tout au long des années en fonction du vécu, des évènements. Le temps passe, et l’histoire de notre vie se dessine sur nos traits.

Dans notre monde occidental, il est important que le visage garde sa jeunesse et malheureusement il n’a de valeur que dans le miroir d’hier. Certains oublient alors le présent, la richesse de leurs expériences au profit d’une image. Un décalage s’établit entre l’être profond et celui qu’il laisse paraître.

Découvrons la Morphopsychologie

La Morphopsychologie : « Une science qui étudie les correspondances entre la psychologie et les types ou prédominances morphologiques chez l’homme ». Au travers des formes du visage, nous cherchons à comprendre la psychologie d’une personne. Elle permet de découvrir par-delà « les masques » de notre vie la personne authentique qui se cache derrière.

Ce terme a été créé par le Docteur Corman. Depuis tout temps, l’homme a été intéressé par la compréhension de son prochain. Dans notre histoire contemporaine, le Docteur Corman a donné ses lettres de noblesse à cette discipline. Il a fondé la Société Française de Morphopsychologie qui a pour devise « Ne pas juger mais comprendre».

Le visage est mobile et suit l’évolution et la croissance. Il répond aux lois de la vie. « Les relations d’un organisme vivant avec son milieu sont sous la dépendance de la sensibilité qui tantôt l’ouvre aux influences du milieu (forces d’expansion) tantôt le ferme et le protége (forces de conservation) ». La morphopsychologie part de ces deux instincts fondamentaux, ces deux forces qui s’opposent.

Les forces d’expansion poussent l’individu à se nourrir du milieu qui l’entoure, en l’acceptant et le recherchant. Elles s’actualisent dans des visages larges, des yeux grands ouverts, lumineux, un nez aux narines ouvertes, une bouche charnue, les gestes sont amples. Le sourire épanouit le visage.

Sur le plan physique, la personne a tendance à occuper l’espace, se sentir bien, ouvrir son visage, échanger, réaliser et conquérir son territoire, nourrir sa curiosité intellectuelle, apprécier la nourriture. C’est le développement de l’être extérieur. Exemple : Jacques Villeret, Orson Welles, Josiane Balasko, Ornella Mutti

Les forces de conservation permettent à chacun de se sensibiliser à son environnement, se défendre contre ce qu’il perçoit comme dangereux. Elles se manifestent sur des visages allongés, fins, des récepteurs sensoriels (yeux, nez, bouche) fins, minces, petits. « Des visages fermés au monde ». Maîtrise, vigilance, sensibilité se développent. Priorité est donnée à l’être intérieur. Cette personne prend du recul, met de la distance. Son expression est mesurée, réfléchie. Elle a un goût pour l’intériorisation.

Exemple ; Jean Cocteau, François Mauriac

Mise en situation

Madame Large rend visite à son mari Monsieur Long hospitalisé : Elle arrive auprès de lui les bras chargés de friandises, de linge propre, de livres. Elle l’embrasse, range ses affaires, refait le lit. Monsieur long l’observe d’un œil bienveillant. Madame Large lui parle de son quotidien, des voisins, du chat. Monsieur long écoute. Puis, Mme Large lui dit : «  Tu pourrais me dire que tu es content de me voir, tu pourrais dire un mot, me faire un sourire. J’ai l’impression que tu es indifférent à ce que je fais ! ». Monsieur long ne répond pas. Mais il lui adresse un œil malicieux, un petit sourire et discrètement lui prend la main. C’est l’histoire de ce couple : Mme large a besoin de manifestations concrètes et de Monsieur long très intériorisé et très sensible ne manifeste pas ses émotions ou bien avec beaucoup de pudeur.

Ils ont tous deux une perception différente de la réalité. En observant leur visage nous pouvons le comprendre.

L’analyse du visage

L’étude du visage porte sur le cadre cranio-facial. C’est le bâti osseux et musculaire de face et profil. Il comporte : l’angle mandibulaire, le menton, les pommettes, les sinus, les crêtes temporales, les bosses frontales. Il représente l’énergie vitale, les forces disponibles. Nous pouvons le comparer à la charpente de la maison.

Le cadre large signe une grande capacité réalisatrice, des forces vitales importantes. Plus la cadre est large plus la personne à la force de faire face aux situations : « Les adaptés au monde ».

Un cadre allongé ou étroit se trouve chez une personne vive, rapide, de type « expérimentateur »à l’affût de nouveauté jusqu’à l’hypersensible, fatigable : « Les sensibles ».

Nous étudions ensuite les récepteurs sensoriels : les yeux, le nez, la bouche qui sont les fenêtres et les portes de la maison. Ils nous ouvrent sur le monde extérieur. Ils permettent les échanges, la participation ou le refus de l’environnement.

Jouons aux architectes avec le visage :

Si nous construisons une maison avec une charpente très légère avec de très grandes ouvertures : Nous avons une paillote. Cette construction correspond à de grands récepteurs sensoriels dans un cadre étroit : la personne perçoit et donne plus d’informations qu’elle ne peut en traiter. Elle se fatigue et s’effondre. Tout comme la paillote s’il y a trop de monde à l’intérieur ou par période de grands vents, elle s’effondre.

Prenons maintenant de tous petits récepteurs et un cadre très large et solide : nous pouvons le comparer à un château avec des meurtrières : les échanges sont restreints, l’expression est contrôlée, mesurée. Il est solide et fermé tout comme le château à l’abri de toutes les agressions extérieures.

Pour le morphopsychologue, le visage est divisé en 3 zones :

  • La zone supérieure ou cérébrale : front + yeux = la vie intellectuelle, la compréhension, l’observation.
  • La zone médiane ou affective : pommettes + nez = attitude affective, sociale, relationnelle, l’émotivité.
  • La zone inférieure : mâchoire + bouche = l’appréhension pratique du monde. Le monde des instincts, le moteur, la locomotion, la capacité d‘action.

L’étage dominant exprime les grandes tendances de la personne, sa zone de motivation. La zone la moins développée est la plus fatigable. C’est la zone de défi.

Nous étudions également les zones de contours du visage. Elles sont révélatrices des modalités d’adaptation. La tonicité ou l’atonie donne des capacités d’action ou de réceptivité.

Voilà quelques notions très générales de l’étude d’un visage. Bien d’autres notions sont abordées pour être au plus près de la personnalité.

Les Applications de la Morphopsychologie : dans sa vie de tous les jours, sa famille, son couple, l’éducation des enfants, dans l’orientation ou le soutien scolaire, l’orientation professionnelle, dans le secteur professionnel (soignants, commerciaux, Ressources humaines, enseignement….) les relations interpersonnelles.

Pour aller plus loin dans la découverte de cette discipline Haut les Masques® vous propose des Ateliers.